CRI D’ALARME....... B. Lavilliers
Je sais bien, tu m’as croisé parfois,
Dans la nuit, dans des endroits de malfrats,
Des lieux maudits, mal fréquentés,
Justement avec des frères
Qui ont fait des années de ratières,
Réprouvés par la justice et par la loi des hommes
Et parfois tu te demandes,
Avec tout ce que j’ai écrit, tout ce que j’ai fait,
Pourquoi je suis encore là,
A cette heure, disponible, cinq heures du matin,
A chercher non pas la vérité absolue, mais une vérité relative,
Qui sort parfois, de la bouche des hommes ou des femmes
Qui ont tellement survécu, tellement survécu,
Mais tu sais, ce que je cherche, c’est pas ce que tu crois
Et ce que j’écris, c’est pas que tu crois
C’est un cri d’alarme,
Des mots d’amour,
Je suis là sans arme, seul, dans le petit jour,
Je n’ai plus de larmes
Mes yeux sont trop lourds
Ma voix se lézarde, seule, seule, sur mes mots d’amour
Et parfois, ces mots d’amour sont d’une violence incroyable
Avec des batteries métalliques
Et des guitares saturées de heavy rock métal
Ces mots qui sortent du granit de la rue,
Ces mots qui sortent de la pourriture des villes,
Bétonnées, fissurées,
Ces mots violence,
Je casse ma voix
Après j’en ai même plus pour t’adresser la parole à la fin du concert
Ces mots violence que je balance à la tête des gens,
C’est pas ce que tu crois,
C’est pas ce que tu crois,
Allez, viens, c’est des mots d’amour !